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LES
JUIFS DES INDES
MARYSE CHOUKROUN
On compte,sur le
continent indien, quatre communautés juives au passé et au destin fort
différents:
Les B'nei
Israël , dans la région de Bombay
Les Juifs de
Cochin, dans l'extrême sud
Les colonies de
Marranes portugais
Les Juifs orientaux, appelés les Baghdadis
1) Les B'nei Isrël : Deux siècle avant notre ère, les Séleucides veulent helléniser les Hébreux et de grandes persécussions s'ensuivent. Quelques Hébreux auraient décidé de s'enfuir par la mer, en direction du sud. On racontait déja que les navires du Roi Salomon auraient ramené des bois précieux pour la construction de Temple de terres lointaines existant dans cette direction . La tradition orale locale raconte que 7 hommes et 7 femmes auraient été les seuls rescapés . Une étude faite par des géographes montre qu'il est fort possible, en partant de la région du golfe d'Akba, en suivant les courants, ou étant poussés par les vents, de dériver jusqu'à côte non loin de l'actuelle Bombay.
Sitôt arrivés les Hébreux s'enfoncent dans la jungle . IIs se dénomment eux-mêmes les B'nei Israël . Certains histoiriens voient en eux des descendants de la tribu de Zébulon ou de celle d'Asher. IIs étaient partis en emportant avec eux des pieds de vigne et de jeunes plants d'oliviers. IIs se spécialisent donc, au cours de années dans la fabrication du vin et de l'huile. Les Indiens des tribus envionnantes les appellent dans la langue locale, le Marati, "les fabricants d'huile pratiquant le Shabbath", le tout en un seul mot. Nom qui leur est resté jusqu'au siècle passé.
Pour éviter les mariages consanguins, ils se marient avec des autochtones, et peu à peu la pigmentation de leur peau change; et au cours des siècle , rien ne pourra les distinguer, ni dans leur aspect, ni dans leur langage, ni dans leurs tenues, des véritables Indiens. IIs n'avaient aucune Torah, et ne connaissaient aucune règle Hallakhique. IIs observaient le Shabbat, pratiquaient la circoncision, et récitaient le Shema six fois par jour. IIs connaissaient parfaitement les règles de la Cacherouth. La veille de Pessah, ils tuaient un jeune agneau, s'enduisaient les mains de son sang et marquaient toutes leurs demeures. IIs étaient dirigés par un "Khazi" faisant fonction de chef de la communauté , de juge, et d'enseignant. Cette dignité était héréditaire. Ce personnage passait son temps à se rendre d'un village à l'autre, pour régler les problèms intérieurs, s'asssurer de la continuation de la religion et former les jeunes.
En 1738 , une caravane hollandaise, à la recherche des épices, traverse la région . Parmi les commerçants se trouve un Juif. Et quelle n'est pat sa surprise d'entendre un soir, à la tombée de la nuit, en pleine jungle réciter le Shema. Avec l'aide d'un interprète local , il découvre la présence de ses Juif totalement ignorés du reste du monde. La tradition orale locale raconte que ce commerçant , ayant voulu tester leur judaïsm , pécha dans un lac tout proche des poissons avec et sans écailles et qu'il les donna à cuisiner à l'une des femmes qui se serait opposée obstinément de faire cuire ceux qui n'étaient pas cachers.
Après de longues et multiples tractations, tous les b'nei Israël sont regroupés et emmenés à Bombay . La Bible est traduite en Marathi, seule langue qu'ils connaissaient. C'est un pasteur anglican qui traduisit des rudiments de grammaire hébraïque en marathi . En 1796 leur première synagogue est inaugurée , elle se nomme Shaar Ha Rahamim; L'Inde du Nord est alors une colonie anglaise et les Juifs orientaux, d'Irak, d'Afghanistan ou de Perse développent des liens commerciaux très importants avec cette partie du continent. IIs installent des comptoirs à Bombay et à Calcutta. Trés riches ils s'intéressent, puis prennent en charge ces nouveaux coréligionnaires. Leur chef de file, David Sassoon Construit un quartier entier à Bombay pour eux , avec centres d'éducationn, synagogues, mikwés, hôpital etc... . Il y a cinq ans on comptait encore 2 Talmud-Torah , et 6 synagogues appartenant aux B'nei Israël . Les jeunes apprennent vite, et en quelques années onlesretrouve dans les universités puis dans les postes élevés de l'Etat. IIs créent un journal, "Israëlite", écrit en anglais et en marathi. Ce journal parait jusqu'en 1977 . Au début de ce siècle il y eut un maire juif à Bombay . Si, durant des siècles ils se sont voués à l'agriculture et à la fabication de l'huile , dès qu'ils furent diplomés , ce sont les institutions de l'Etat qui les attirent plus particulièrement. IIs servent, toujours avec un grand dévouement dans l'armée anglaise, les pompiers et la police. Une fois les anglais partis n c'est avec la même abnégation qu'ils rempliront leurs devoirs envers le gouvernement des Indes. Actuellement, le commandant des pompiers de Bombay est un B'nei Israël nommé Moshe Abrahams. Outre ces professions d'Etat , ils sont aussi comme tous les Juifs attirés par la médecine. En 1996 , le chef de service de la plus grand maternité de Bombay était une femme descendant des B'nei Israël . En 1947, date de l'Indépendance des Indes, on dénombrait 25,000 B'nei Israël . Mais en 1957 , un changement se produisit aux Indes, les postes clés du gouvernement tombèrent aux mains des Musulmans . La situation pour les Juifs devint précaire. une grande immigration eut lieu vers Israël . Le pays, préparé à les recevoir, économiquement, mais surtout psychologiquement, eut un mal fou à les intégrer.
En 1958n les B'nei
Israël , refusant d'être littéralement "parqués" à Dimona, entamèrent
une spectaculaire grève de la faim avec toutes leurs familles devant la knesset
. En 1994 , on dénombrait 40,000 B'nei Israël en Eretz, et seulement 150 à
Bombay.
II ) Bombay, ville portuaire avait était conquise par les Portugais
en 1534. nous ne sommes pas loin des conversions forcées et des édits
d'Expulsion des juifs d'Espagne et du Portugal; Les crypto-juifs voient dans
ces nouvelles régions un refuge possible ; nombre d'entre eux mettent à profit
leur métier de commerçants pour orienter leurs déplacements vers ces pays
lointains, pour s'installer et vivre loin des pouvoirs inquisitoriaux. Mais les
autorités religieuses locales s'inquiètèrent rapidement de voir certains
d'entre-eux soit de négliger leur nouvelle religion, soit , bien pire,
d'essayer de retourner vers les judaïsle. A leur demande expresse, l'Inquistion
s'installe, et les arretations et la torture reprennent de plus belle. Les
buchers se rallument. Mais en 1661 , Catherine de Bragance, fille du Roi du
Portugal se marie avec le futur roi Charles II d'Angleterre; Elle lui apporte
en dot les possessions portugaises de la région de Bombay . Les Portugais
évacuent la région, les anglicans s'installent. Mais la communauté issue des
Marranes est exangue. Seuls quelques ressortissants restent et peuvent
retourner librement au judaïsme. Tel ne fut pas le sort des Crypto-juifs qui
avaient élu domicile dans la région do Goa. Cette région, située à mi-chemin
entre Bombay et la pointe sud de Indes est sous domination portugaise depuis
1554.
Comme pour ceux
arrivés dans la région de Bombay , les nouveaux chrétiens venant du Portugal ou
d'Espagne arrivent et s'installent dans la région de GOA , ville catholique par
excellence. IIs croyaient ainsi pouvoir échapper aux tribunaux inquisitoriaux.
Mais dans cette ville l'inquisition est des plus cruelles, loin des souverains,
loin du pape, les dirigeants ecclésiastiques donnent libre cours à leur
anti-judaïsm , et les bûchers se rallument, les accusés étant presque toujours
soupçsonnés d'être des relaps.
IIs développent à l'extréle la fonction des "familliers", venus du continent et censés connaître des memberes des familles des personnes soupçonnées . Pris au piège, et de la population et de l'environnement géographique infranchissable, les nouveaux chrétiens ne peuvent rien contre les délations , Celà dure des années et des décennies jusqu'au XVIII ème siècle lorsque la peste s'abat sur toute cette région . La population est en très grand partie décimée , et les survivants sont évacués. On mit le feu aux batiments pour éviter la propagation de l'épidémie. On n'entendit plus parler de l'inquisition ni des nouveaux chrétiens dans la région . La visite de ces lieux , laisse une impression profondément angoissante. Des pans de murs d'églises ou de cathédrales complètement consumés s'élévent au milieu de pelouses immenses; De nouvelles congrégations se sont construites à leurs lisières. Saint François Xavier y étant enterré , de nombreuses prossessions ont lieu à longueur d'année. Mais ces vestiges calcinés laissent au visiteur l'impression d'un cauchemard irréel et le silence impressionnant ne peut laisser indifférent; L'actuelle ville de Goa est siuée à quelques kilomètres de l'ancienne capitale de la région .
III ) Une autre
communauté juive existe aux Indes. Elle se
compose de ceux qu'on nomme le "bagdadis". Dès le XVIII ème
siecle, des Juifs originaires de Syrie, d'Afghanistan, font commerce avec les
Anglais, et particulièrement avec la Companie occidentale des Indes
britanniques. IIs font fortune dans le coton, le jute et le tabac. Quelques
familles sortent du groupe: les Sassoon, les Elias, Les Ezra, et les Kadhouri.
IIs s'étaient regroupés au début dans le port de Surat, mais ce dernier va être
concurrencé par Bombay qui va très vite le supplanter. IIs transportent alors
leurs bureaux dans cette nouvelle métropole. Les Sassoon sont appelés les
"Rothschild du Moyen-Orient". David Sassoon s'installe définitivement
aux Indes en 1833. II est nommé conseiller financier du gouverneur anglais; II
fait construire synagogues , hôpital et écoles pour les plus démunis. En 1861
la première synagogue bagdadie est inaugurée. Elle se nomme Magen-David
synagogue. Devant le flot grandissant des Juifs orientaux une seconde synagogue
est mise en service en 1888, la Knesset Elyahu synagogue. Elle est toujours
en service. Elle possède deux fauteuils de corconcision, véritables objets
d'art; Ce sont des dentelles de bois sculpté. Vers le milieu du XIX ème siècle
, devant l'effondrement de l'Empire ottoman, devant la montée des
nationalismes, la vie des juifs dans les pays orientaux devient plus que
précaire. Les persécussions et les pogroms éclatent un peu partout. Mais en
Irak , sous le sultan Daoud, connu pour sa cruauté evers les Juifs , la
situation devient invivable.
Ceux qui arrivent à
s'enfuir élisent domicile dans la région de bombay et dans celle de Calcutta.
Dans cette dernière vile ils se spécialisent dans la taille etle commerce des
diamants Toujours à Calcutta, un phénomène trés particulier se produit : une
scission entre les Juifs pauvres et riches . Ces derniers ont leurs écoles dans
lesquelles ils éduquent à grand prix leurs enfants. Les pauvres, ne pouvant
payer envoient les leurs dans des écoles gratuites qui toutes dépendent des
missions chrétiennes. II en résulta un très grand nombre de conversions. II
fallut attendre 1880 pour que la première école juive gratuite soit ouverte
sous l'égide de l'Alliance Israëlite Universelle. Cette école devint la plus
réputée quant au niveau scolaire de ses élèves.
Actuellement encore, la
communauté bagdadie (dont la plus grande partie se trouve à Singapour,
Hong-Kong, et l'angleterre) est restée très attachée à ses traditions
d'origine. II n'est pas rare de voir, en cette fin de XX ème siècle, dans une
cité plus que moderne, une des membres de cette communauté , qui dans son
environnement professionnel occupe une situation très élevée , oublier toute
cette vie extérieure et , rentrant chez lui le vendredi soir, revêtir une
djellaba blanche, se chausser de babouches blanches et célébrer son Shabbat
comme devaient le faire ses ancêtres des siècles avant lui .
IV ) Les Juifs de
Cochin. IIs forment la communauté juive
des Indes de loin la plus passionnante. Lorsque Cyrus permit au VI ème siècle
avant notre ère aux Juifs captifs de retourner vers leur Terre Promise, nombre
d'entre eux décidèrent, devant un régime gouvernemental favorable, de rester.
Les annés et les siècles de notre ère le roi de Perse Yarsad monte sur le trône
. II institue une véritable dicatature pour son peuple et une politique de
persécussions sans précédent contre les juifs. L'observation du Shabbat est
totalement interdite. Les enfants juifs sont enlevés à leurs parents dès leur
plus jeune âge . En 486, la moitié de la population juive est massacrée, les
synagogues pillées et saccagées et les habitations incendiées. L'Exiliarque
arrété est brulé sur un bucher à la suite de l'accusation du meurtre de deux
mâges de la Cour. Dans les rare écrits trouvés sur cette époque là , 468, pour
les rabbins de Perse, celle de la fin du monde. Quelques Juifs auraient pu se
cacher et s'enfuir ensuite par le Golfe persique. Ce sont eux qui auraient
formé le noyau de base de la communauté des Juifs de Cochin, lorsque à nouveau
ballotés par les vents et portés par les courants, ils auraient accosté dands
la pointe sud des Indes , dans la province de Malabar pour s'installer dans la
future ville de Cangragore.
Comme les B'nei
Israêl, ils se marient avec des autoctones et la pigmentation de leur peau va
foncer . Au bout de quelques générations rien ne les distingue, extérieurement
des Indiens locaux. Mais dans leur vie quotidienne ils sont très différents de
leurs frères de Bombay. Et pour commencer ils sont trés religieux. Habitants
sur les bords de l'Océan Indien, en un point stratégique pour le commerce et
sur la route des épices, ils sont très vite en relation avec les autres
communautés et particulièrement celles du pourtour méditerranéen. IIs possédent
des Torah. IIs sont en permanence au courant des décisions rabbiniques
extéreures à leur communauté Lors de la découverte de la genizah du Caire on
trouva quelques documents les concernant et en particulier l'un daté du tout
début du XI ème siècle sur un point litigieux hallakihique. Dés le VI éme
siècle , un hindou s'etait converti au judaîsme et était devenu un sage connu
dans la région sous le nom de Rabbi Jehuda. Lorsque en 1170 Benjamin de Tudèle
passe à Cangragore, il y dénombre un millier de fidèles. Marco Polo les
mentionne dans ses carnets de voyage en 1293. Aujourd'hui encore , ine colline
près de cette ville, porte le nom de Jooda Kulam, "la montagne
juive". La communauté a toujours en sa possession deux plats en étain sur
lesquels sont gravés des poèmes en judéo-persan. IIs disent les avoir depuis
l'an 379 et les avoir amenés avec eux lors de leur exil. Toutes les études
faites, tant pardes chimistes que par des philologues ne peuvent ni confirmer
ni infirmer de tels dires.
En 1524 , cette région
, comme la plus grand partie des Indes du Sud passe sous la domination des
Musulmans. Jaloux de ce que les juifs avaient le quasi monopole du commerce du
poivre, ( dont la valeur dépassait celle de l'or) , ils commencent par leur
chercher querelle, puis peu à peu les attaques se rapprochent, se multiplient
et , en 1526 les Musulmans pillent le quartier juifs et détruisent la quasi
totalité de la ville juive de Cangragore. II ne reste aucune maison ni aucune
synagogue debout. De très nombreux Juifs périrent; ceux qui purent en réchapper
s'enfuirent et trouvèrent refuge dans la province voisine dont le Rajah était
plus tolérant. C'est ainsi qu'ils s'installèrent à Cochin , dans le Kerala. En
1567 , ils possédent tout un quartier à eux qui porte le nom de "Ville
Juive" , nom qui lui est resté jusqu'à aujourd'hui. L'année suivante ils
inaugurent leur synagogue qui porte le nom persan de "Paradessi". Ce
petit bijou, admirablement conservé est toujours en service. C'est un carré
d'environ 15m de côte. Le rabbin officie au milieu des fidèles assis sur des
bancs placés en U sur trois des côtes de l'édifice. Le mur du fond porte
l'Arche en bois sculpté peint en rouge et or. A l'intérieur, se trouvent les
Torah dans des étuis de bois sculpté ou d'argent. Elles sont toutes coiffées de
couronnes de filigrane d'ore offeretes par le Rajah de la province lors de
l'inauguration de la synagogue au XVI ème siècle.
Le sol est en soi, ine
vraie petite merveile. II est revêtu de carreaux de faïence commandés tout
spécialement en Chine par un commerçsant juif qui était réguilèrement hébergé
par les Juifs de Cochin, au cours de ses voyages. Ce sont des petits carreaux
d'environ 15 cm de côte , représentant soit des fleurs soit un paysage
champètre uniquement dans les célèbres tons de bleus de Chine. Peints à la
main, évidemment, il y en a plus de 5000 , et il n'y en n'a pas deux les mêmes.
Est-ce pour les protéger ou est-ce sous l'influence des Hindoux, nul ne le
sait, mais toujours est-il qu'il faut se déchausser pour entrer dans la
synagogue. A l'extérieur de la synagouge, le long du mur qui entoure le jardin
sont allignées toutes les pierres tombales que les Juifs ont pu récupérer aprés
leur fuite de Cangragore. La plus ancienne date de 1269. A l'entrée de la
synagogue s'élève une tour au sommet de laquelle se trouve une horloge. De face
les heures sont représentées par des caractères en hébreu, sur la face dedroite
par des caractères hindoux, et celle de gauche par des chiffres arabes. En face
de la synagogue, de l'autre côte de la rue se trouve le cimetière parfaitement
entretenu. La rue qui mène à cette synagogue se nomme la "rue juive "
et tout le quartier porte encore la dénomination de "ville juive ";
Les maisons qui bordent cette rue portent des détails architecturaux qui
proclament leur appartenance à une famille juive : des fers forgés avec des
Menorah, des Maguen David sur les balcons.... . Peu de Juifs restent dans cette
ville mais les nouveaux proprétaires, des Hindoux en général, n'ont jamais
éprouvé le besoin d'enlever ces décorations. Le vendredi soir, les maitresses
de maison mettaient devant leur porte une trés grosse lampe à hule en pierre.
Le Shamash, avant l'arrivée du Shabbat , prélevait du feu dans la "Nir
Tamid" de la synagogue et séen allait prenaient alors le feu nécessaire
pour la lampe intérieure et faire la bénédiction . A Cochin , elles allumaient
un chandelier à 13 branches. Lorsque les hommes revenaient de la synagogue, les
rues brilaient alors de mille feux. En 1686, une délégation hollandaise avec à
sa tête Moshe Peryera trouve 128 familles et 4 synagogues. En 1795 Cochin passe
sous domination britannique. Depuis leur arrivée dans la région, les Juifs
avaient dû être très influencés par les Hindoux , à tel point qu'ils avaient
institué une séparation en caste au sein des Juifs eux-mêmes. La communauté
était séparée en trois groupes:
1) Les Juifs
blancs, arrivés au cours des siècles, de Syrie, d'Allemagne ou d'Europe
centrale
2) Les vrais Juifs
de Cochin,descendant des émigrés de Perse.
3) Les
"Mesuharim" les lus pauvres des Noirs, considérés comme de véritables
esclaves,; Les "intouchables" en sorte. IIs ne pouvaient pénétrer
dans la synagogue qu'une seule fois par an, le jour de Simha Torah. Il a fallu
attendre 1932 pour que le Grand Rabbin de jérusalem, Panigel décrète que tous
les juifs étaient semblables et oblige toute la communauté de Cochin à passer
par le Mikwe à nouveau.
Apres la Création de
l'Etate d'Israêl, les liens avec les Musulmans se détériorèrent et nombreux
furent ceux qui choisir d'émigrer. Après l''migration de 1957 , on dénombrait
encore 2800 memberes; II ne reste aujourd'hui que 12 familles, tous des gens
d'un certain âge , qui ont signé un accord avec le gouvernement local pour
qu'après la mort du dernier d'entre eux, la synagogue devienne un musée et soit
conservée dans son état.
Maryse
Choukroun , 37 avenue de Lowendal 75015 - Paris 01-47-34-44-57